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25 juin 2015 4 25 /06 /juin /2015 17:28

En sortant du cinéma mardi, j'ai pris deux claques grâce à deux films qui m'attiraient particulièrement.

             

 

Valley of Love: C'est avant tout deux acteurs géants. Gérard Depardieu face à Isabelle Huppert. Et Guillaume Nicloux l'a bien compris. Il propose quelques superbes plans séquences et des décors naturels magnifiques. Mais hormis ça, pas d'artifices, les deux acteurs sont sublimes devant sa caméra. Une telle pureté et une telle intensité à la fois, c'est rare au cinéma. Le jeu des deux acteurs est juste bouleversant. Chacune des répliques interpelle le spectateur, pas toujours avec le même effet, des fois, il s'agit simplement d'un sourire suite à des mots assez communs balancés par Depardieu, mais quand ça sort de sa bouche ça prend une toute autre ampleur. Huppert, Depardieu, définitivement deux monstres du cinéma.

 

Mustang: La Turquie, pays à double facette. D'un côté, Istanbul, l'une des plus belles villes d'Europe, synonyme de modernité et de culture, ouverte sur le monde. De l'autre, ces villages "traditionnels" qui représentent une majorité dans le pays et qui sont bien loin de la République visionnaire instaurée par le président Atatürk il y a presque 100 ans. La réalisatrice Deniz Gamze Ergüven décide à travers Mustang de montrer le quotidien de 5 soeurs dans l'un de ces villages reculés. Et c'est poignant. 5 personnages, cinq destins différents face à des dogmes souvent synonyme de prison. Car il s'agit bien de ça, il est montré avec habileté comment un geste anodin peut être considéré comme pervers. Comment "la tradition" devient une entrave à la liberté quand elle est pratiquée pour de mauvaises raisons. Chacune mène un combat différent face à cette tradition, toutes avec le même but. Un combat passionnant à suivre qui ne laisse pas indemne. "Mustang" est clairement un film nécessaire surtout quand on sait que la Turquie est déjà un pays important d'un point de vue géopolitique et qu'il devrait l'être encore plus demain.

 

Après ses deux claques, je me suis dit "enfin ! " car honnêtement cette année, j'avais l'impression que les "claques" n'étaient pas au rendez-vous hormis quelques exceptions.

 

La déception Pixar de ce week-end n'aidant pas avec un "Vice Versa" fade. On ne peut pas reprocher un manque d'imagination, mais quel est l'intérêt d'un Pixar sans l'émotion ressenti dans "Là-Haut" ou "Monstres et compagnie". Hormis quelques rires, trop rares à part dans le générique final, pas grand chose à retenir de ce nouveau Disney et encore moins du court-métrage qui le précède, "Lava", summum du ridicule…

 

Revenons à ce constat. 2015 n'est pas top niveau cinéma. Je me suis donc amusé à compter le nombre de films que j'ai vus cette année en salles. Près de 50. Bon, 46 exactement (en comptant les sorties du 31 décembre 2014).

Avant d'effectuer ce calcul simple, mais long (surtout avec une connexion Internet peu fiable), j'ai quand même noté les films qui m'avaient vraiment marqué et dont je me souvenais sans rafraîchissement de mémoire. Les vraies claques quoi.

 

                  

 

It Follows: film d'horreur à l'univers enivrant. David Robert Mitchell, jeune réalisateur américain, offre au spectateur un long métrage véritablement atypique. Terriblement efficace dans ses séquences flippantes. Incroyablement planant le reste du temps. Mise en scène soignée, bande originale captivante et intrigue angoissante, le cocktail parfait quoi.

 

Mad Max, Fury Road. Pas besoin de dire grand chose. Vu deux fois au cinéma. Le long métrage est carrément une future référence en terme d'action. Du jamais vu. Une course poursuite à réservoir illimité dans un monde fou et chaotique avec des effets spéciaux époustouflants, des personnages charismatiques et même du fond. Le cinéma, c'est aussi ça, un divertissement de luxe. Ici, c'est bien de ça qu'il s'agit car c'est bien connu, la folie est souvent synonyme de génie.

 

 

Deux vraies claques, c'est pas énorme, mais en même temps 15 claques par an, ça serait pas drôle. 4 autres films me sont venus à l'esprit, très marquants, mais pas jouissifs de la première à la dernière seconde.

 

Lost River: Premier film de Ryan Gosling. Bon il est clair qu'un homme l'a fortement inspiré dans la mise en scène et la bande originale: Nicolas Winding Refn ("Drive", trilogie "Pusher" et j'en passe). Etant personnellement fan de ce dernier, ça ne m'a pas dérangé, loin de là. Surtout que Gosling propose réellement SON film. Avec un casting cinq étoiles, il s'est lancé dans un pari risqué. Des décors colorés dans un univers ultra sombre. Du fantastique avec un réalisme dur. De la beauté associée à la violence. Autant de paradoxes qui peuvent rendre ce long métrage difficilement accessible et pourtant si électrique et touchant.

 

Partisan: film australien avec Vincent Cassel, il relate le quotidien d'une communauté protégée du monde extérieur. Véritable réflexion sur la liberté de pensée et d'expression, le long métrage est aussi un duel d'acteurs ultra prenant qui révèle un jeune comédien très prometteur et déjà ultra charismatique, son nom: Jeremy Chabriel.

 

Réalité: Le nouveau Quentin Dupieux ("Rubber", "Wrong", "Steak"). Si encore une fois, il n'est pas évident de déceler un message clair, s'il y en a un, "Réalité" laisse le spectateur dans une confusion volontaire qui pourrait déclencher une rupture d'anévrisme tellement le réalisateur nous manipule. Porté par les excellents Alain Chabat et Jonathan Lambert, le long métrage passionne autant qu'il frustre. Une expérience à vivre.

 

Kingsman: Kick Ass en version agent secret. Un divertissement réjouissant, sans limites, avec des acteurs qui en jettent (si cette expression n'est pas périmée), des références croustillantes, du rythme, un humour politiquement incorrect, en résumé du Jager Bomb cinématographique à consommer sans modération!

 

Après ce petit point des films marquants donc, (6 quand même plus "Valley of Love" et "Mustang", soit un par mois en gros), je savais déjà que mon impression d'année 2015 moyenne sentait l'impression erronée. Et ça s'est confirmé.

Sur les 40 films restants (et sans les long métrages excellents que j'ai sûrement ratés), 9 de plus ont capté mon attention. Des films français déjà. Légers certes mais souvent poétiques et toujours touchants: "Caprice", "A trois on y va" ou encore "Valentin Valentin". Des films européens ensuite. Le dérangeant "Snow Therapy", l'ultra barré "Les Nouveaux Sauvages" ou encore le très attachant et drôle "Shaun Le Mouton". Enfin, les américains bien-sûr qui ne font pas que des films de super héros ou de destruction de la Terre. Parmi les longs métrages de qualité, on peut notamment relever, pour leur aspect ambitieux, puissant ou décalé, "A Most Violent Year", "The Voices" et "Cold in July". La chute de ce long bilan mi 2015? (qui ne sert pas uniquement à rattraper plusieurs mois d'abandon du blog). Elle est toute bête.

En fait, il faut aller au cinéma.

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